Salvatore Puglia

Salvatore Puglia est né à Rome en 1953.
Peut-être ne nait-on pas impunément dans une ville qui a 27 siècles d’existence et qui concentre autant d’Histoire. C’est d’ailleurs vers la recherche historique dans sa conception la plus rigoureuse et vers la recherche scientifique que Salvatore Puglia s’investit d’abord, avant de décider, avec la même rigueur d’approche, de se tourner vers l’art.

L’œuvre visuelle qu’il élabore à partir de 1986, s’est accompagnée d’investigations sur les sources documentaires des images, selon une pratique qui considère les traces de l’histoire comme de la matière à transformer. Il superpose l’implacable précision documentaire, le mystère des énigmes multidimensionnelles, la naïveté supposée d’une enfance jamais bien loin calfeutrée à l’ombre des paradis perdus et la condition terrible de l’humain dans son époque. Son bestiaire référant invite un exotisme très antique à hanter l’espace et le cadre de son œuvre.

C’est une grande ménagerie comme celle des rois et des empereurs du passé qui imprègne les vestiges et s’incruste, individu par individu, dans des paysages désolés, souillés ou abandonnés. Selon les moments, selon les lieux, selon l’histoire, l’animal jaillit en évidence de nos incongruités, en écho de nos destructions environnementales, en fantasmagorie de nos désirs avortés. S’agit-il des documents sublimés d’une réalité peu reluisante où chacun, impuissant, trouverait banal de figurer ? S’agit-il de condamnations à exister dans une époque qui affiche un irénisme béat alors qu’elle projette le pire, sans l’espoir même très ténu d’un hypothétique meilleur futur ?
Il s’agit peut-être simplement d’une œuvre où la place de l’animal est si essentielle que la place de l’humain en dépend. Et c’est beaucoup.

Salvatore Puglia est représenté par la Galerie SIT DOWN à Paris.