Dolorès Marat

Artiste discrète, Dolorès Marat est demeurée longtemps dans l’ombre. Couturière, vendeuse dans la boutique d’un photographe, tireuse argentique, laborantine dans le magazine de beauté de l’Oréal, photographe de studio, elle n’aborda un travail personnel de photographie qu’à 40 ans, en 1984.

C’est une prise de conscience qui aiguilla son envie de faire des photographies personnelles, à sa manière, sans but alimentaire, d’initier un travail de recherche, de sortir du studio et de la nature morte. Ses années de « cousette « lui ont donné cette acuité du regard, ce souci du détail, cette minutie qu’elle saura transposer. Elle tente une vision poétique de la réalité, se perdant dans les villes peuplées de fantômes dans les vitrines, ou d’animaux.

Pour avoir vu des tirages Fresson pendant sa carrière, elle savait qu‘elle allait travailler avec ce mode d’expression, technique inventée au XIXe siècle pour les photographes pictorialistes et adaptée à la couleur au milieu du XXe siècle. Depuis son premier cliché signé en 1983, elle reste fidèle à ce procédé qui rend une douceur veloutée et perd un peu le spectateur entre photographie et peinture. Dolorès Marat ne cesse de prendre une place importante dans la photographie, par des expositions de niveau international.

Représentée, aujourd’hui par la Galerie Françoise Besson (Lyon), Dolorès Marat nous révèle ses moments suspendus, ses couleurs à la fois pénétrantes et fugaces, son inspiration en clair-obscur, entre rêve et réalité.