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Photographies de Dolorès Marat

Du 2 juillet au 27 août 2016
La femme croco, Paris. 2000 - Dolorès Marat - FLAIR Galerie

La femme croco, Paris. 2000
Photographie de Dolorès Marat
Prise de vue argentique, tirage Fresson
40 x 60 cm
© Dolorès Marat / courtesy Galerie Françoise Besson

En réunissant une trentaine de photographies de Dolorès Marat sur le thème des animaux, FLAIR Galerie nous invite à une exploration insolite et inédite de l’œuvre de cette auteure singulière. L’exposition, programmée du 2 juillet au 27 août, présente exclusivement des tirages Fresson, procédé d’impression rare qui sied parfaitement au travail onirique de la photographe grâce à son aspect charbonneux et pictural.

Dans le travail de Dolorès Marat, un chat n’est pas forcément un chat, une femme peut être aussi crocodile, araignée ou encore mouche, et un buisson peut se transformer en chien. Comme le suggère le titre de l’un de ses ouvrages, Illusion, Dolorès Marat aime les chemins de traverse. Si elle photographie toujours la réalité, ce que l’on voit dans ses images ne semble pourtant pas réel. Photographe instinctive, elle ne s’interdit rien et ne s’impose aucune règle, si ce n’est laisser ses impressions la guider. Les images qui jalonnent son parcours depuis trois décennies constituent par conséquent d’une certaine manière la somme de ses émotions : celles ressenties au hasard de ses voyages ou dans sa vie quotidienne.

Car Dolorès Marat est avant tout une glaneuse. Son appareil ne la quitte jamais mais elle ne sort pas non plus de chez elle avec l’intention de faire des photos. Ce sont avant tout elles qui s’imposent et s’offrent, et l’incitent à déclencher. “Je photographie parce que c’est beau”, explique-t-elle simplement.

Et c’est vrai. Que la scène se passe à Paris, en Égypte, en Syrie ou à Rome, peu importe. Dolorès Marat opère comme une magicienne en montrant l’extraordinaire dans le banal, le fantastique dans le normal : ici une vache semble en élévation, là un éléphant se confond avec le décor, ailleurs des oiseaux s’envolent au-dessus d’un panneau où l’on peut lire “Exit”. Les autres personnages principaux de son travail sont la couleur, qui mène souvent la danse, et le flou-bougé dont elle a fait sa patte et qui donne la sensation que les protagonistes de ses saynètes sont en mouvement. Surtout, dans le monde merveilleux de Dolorès Marat, le temps n’existe pas et la nuit vous enveloppe avec bienveillance…

Sophie Bernard, 2016

Cette exposition bénéficie du soutien de Lily’s Kitchen