L’homme animal
Sculptures et peintures de Roland Roure
Le tigre dans le moteur. 2015
Sculpture de Roland Roure
Aluminium, fil de fer, peinture acrylique
5 x 18,5 x 7 cm
© Shakuntala
FLAIR galerie présente du 3 décembre 2016 au 7 Janvier 2017 le travail du sculpteur Roland Roure. Convaincu que l’homme est un animal, il joue des matériaux et des mots avec la même malice, la drôle de bête n’étant jamais là où on l’attend. Cet ensemble forme un alphabet ouvert, développé depuis plus de 40 ans par Roland Roure.
Roland Roure est un personnage doté d’une réelle spiritualité. Ce cracheur de poésie en trois dimensions, recycleur d’objets déclassés par la société de consommation, redonne un brin de noblesse à un morceau de fil de fer, offre une nouvelle vie à de vieilles boîtes de conserves et égaie le tout avec une touche de peinture posée à la diable. Triturés par ses doigts de fée, il surclasse ces masses de matière pauvres dont naîtra une élégante danseuse de ballet noire, un crabe ou bien un chat qui maitrise sa proie. L’imagination est reine et la maladresse du maître fait le reste. Carnavalesque ! Cette expression plastique issue des Arts Populaires, fabriquée avec trois fois rien, entre la naïveté d’un jouet maison et la délicatesse d’un atelier miniature de Charles Matton, est indispensable dans ce marché de l’art devenu malade de son overdose de superproductions.
Roland Roure est un solitaire se situant aux antipodes de toute cette folie, il développe à mi bruit dans le calme de sa campagne méridionale cette œuvre jonglant avec son monde dont il a inventé les non codes, découpant et amplifiant ses rêves dans une ribambelle composée de fer blanc « deuxième main », production quotidienne garantie ! En 40 ans de travail, il mènera ses recherches presque « sans y toucher ».
Roland Roure s’est créé un univers juxtaposé au nôtre, un alphabet bienveillant et ouvert sur l’infini, zéro limite, zéro Z ni point final. Ce travail singulier qui déroule son chemin personnel et imaginaire touchera les visiteurs par sa sincérité, et l’ingéniosité créative de ses créatures nées de « presque rien ».
Cyrille Putman, 2016